Salle des gréements
En guise de flotte, les pays européens disposent d’une mosaïque de flottilles locales. Un véritable foisonnement venu des pratiques traditionnelles, régionales et artisanales. Ainsi les équipages méditerranéens ont-ils le goût pour les formes effilées, la propulsion à la voile latine et à l’aviron. Ceux des façades atlantiques ont longtemps affectionné les coques creuses et les voiles auriques.
Cette diversité témoigne de la variété des milieux maritimes.
Dans le monde, le langage des voiles a toujours contribué à distinguer chaque voilier. Même s’il y a une grande diversité de voiles et de gréements, toutes peuvent être classées en deux catégories prenant en compte simultanément leur structure et leur mode de fonctionnement.
- La voile carrée, en réalité trapézoïdale, la plus ancienne et la plus simple, répond au besoin de dresser un écran au travers du vent pour en capter l’énergie. C’est celle que l’on voit sur les drakkars ou les grands voiliers traditionnels. C’est une voile puissante, dont l’efficacité est limitée lorsque l’on cherche à marcher au près du vent.
- Le passage de la voile carrée à la voile aurique s’est fait par étapes successives, selon les bassins de navigation, donnant des voiles latines triangulaires ou axiales quadrangulaires pour la Méditerranée, voile au tiers ou à corne pour l’Atlantique et la Manche, à livarde pour les mers nordiques. Les voiles auriques, très variées dans leurs formes et mises en œuvre, découlent pour la plupart de la voile carrée. Formant une sorte de demi voile carrée, elles ont la faculté de se poser dans l’axe du navire, d’où leur appellation de voile axiale. Elles permettent au marin de remonter au vent et tirer des bords au près du vent. Le gréement moderne, gréement Marconi, est l’aboutissement de l’axialisation.