Né en 1954, à Paris, Fred Barnley est un ancien élève du designer Serge Mouille, célèbre pour ses luminaires aux formes dépouillées et au métal peint en noir. Il lui succède à ’École Nationale Supérieur des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts (ENSAAMA « Olivier de Serres ») comme enseignant à l’atelier métal en 1987. Des sculptures métalliques à l’animalité étrangement organique aux machines rétro futuristes, son œuvre est marquée par l’esthétique steampunk, inspirée du XIXe siècle industriel. Parmi les réalisations dont il est le plus fier, il cite avec bonheur la Fontaine du Grand marché de Niamey au Niger et l’Horloge du collège Edouard Herriot à Nogent-sur-Oise, deux sculptures monumentales, fruits de collaborations avec un grand architecte d’une part et un horloger d’autre part. Le partage et la transmission sont deux notions que l’on retrouve dans l’entièreté de l’œuvre de Fred Barnley.
Depuis sa retraite en 2017 de l’ENSAAMA, il continue d’accueillir des stagiaires dans son atelier à Courchamps, près de Château-Thierry dans l’Aisne. C’est d’ailleurs en voulant expliquer la mise en forme des métaux en feuilles à l’une d’entre elles qu’il crée la base d’une première balise imaginaire, départ d’une rêverie sur le thème du balisage maritime. Il élabore ensuite plusieurs variations de maquettes de bouées en jouant sur la forme, la lumière et le mouvement. Il en discute avec l’un de ses anciens élèves avec lequel il s’est lié d’amitié, Mik Poullard, lui-même devenu enseignant et installé dans le Finistère, qui lui suggère de proposer ces balises imaginaires au Port-musée de Douarnenez. Lors de cette rencontre, Fred Barnley ne s’attend pas à ce qu’une exposition entière dans l’intégralité des 1300m2 dédiés aux expositions temporaires lui soit suggérée. En effet, la thématique correspond tout à fait au projet de mise en valeur du patrimoine des phares et balises alors engagé par le musée, en lien avec le Conseil départemental du Finistère.
Fred Barnley constitue un équipage de créateurs, embarqués dans ce projet d’envergure, d’anciens élèves mais aussi des connaissances venues par le thème. Dans l’exposition, en plus de la série de maquettes de bouées, il présente une douzaine de dessins préparatoires, qui témoignent du travail de recherche et de réflexion fait en amont de la réalisation de ses sculptures. Ces dessins aquarellés évoquent l’esthétique des carnets de voyage. Pour l’une des balises exposées, il reproduit d’ailleurs la bouée échouée qu’il a vu dans un carnet de voyage en Erythrée de l’illustrateur Benjamin Flao, qu’il admire par la dextérité et l’élégance de ses dessins. Le dessin est d’ailleurs présenté en vis-à-vis de la bouée reproduite dans l’exposition. Pour jouer sur les changements d’échelle, il crée une grande balise de danger isolé lumineuse avec Alicia Long, alors sa stagiaire, qui comporte une éolienne avec une dynamo et conçue pour être autonome et présentée en extérieur, sur les estacades des bateaux visitables.